Il y a trois jours, Gmail annonçait sur son blog l’arrivée d’une nouvelle fonctionnalité à destination de ses utilisateurs. Comme chaque fois que le Webmail de Google dévoile une nouveauté, tout le monde de l’email marketing s’intéresse au sujet avec une petite part d’appréhension. Cette fois, même si de nombreux articles traiteront du sujet dans les prochaines jours (celui-ci en est d’ailleurs l’illustration), l’impact sera probablement réduit. On est loin de la révolution des onglets, de l’affichage par défaut des images ou encore de l’apparition de la page postmaster de Gmail.
En fait, ce n’est pas une, mais deux nouveautés qui ont été annoncées :
- Une fonctionnalité de blocage de l’expéditeur : Celle-ci est intégrée dans le menu contextuel de chaque email sous la forme « Bloquer {Nom de l’expéditeur} »;
- La bouton de désinscription exploitant le « List-unsubscribe » est maintenant disponible aussi dans Gmail pour Android.
La seconde annonce ne constituant pas un grand changement, nous allons donc nous concentrer sur la première.
Un nouveau moyen d’envoyer des emails en boîte spam
Lorsqu’un utilisateur de Gmail décidé de bloquer un expéditeur, le résultat est d’envoyer les emails de celui-ci en boîte spam. Mais à la différence d’une plainte spam classique, l’action ne devrait pas avoir d’impact sur la réputation de l’expéditeur. « Devrait », parce qu’au final Google donne très peu d’informations dans l’article publié sur le blog de Gmail. Néanmoins, la fonctionnalité de blocage vient s’additionner aux autres moyens déjà en place dans le Webmail.
Un blocage local n’est pas une plainte spam et ne devrait donc pas avoir de répercussion sur votre délivrabilité. C’est comme la mise en place d’un filtre utilisateur simplifié, en un seul clic, afin de permettre à l’utilisateur d’envoyer tous les messages d’un expéditeur en boîte spam. Il est d’ailleurs possible de retrouver tous les expéditeurs bloqués en allant dans « Paramètres > Filtres et adresses bloquées ».
Besoin d'aide ?
Lire du contenu ne fait pas tout. Le mieux, c’est d’en parler avec nous.
Peu visible dans l’interface et un impact délivrabilité probablement limité
Comme expliquée plus haut, pour avoir accès à la fonctionnalité de blocage, il faut accéder au menu contextuel présent dans chaque email et ensuite cliquer sur la bonne option. Contrairement à la plainte spam ou à la suppression d’un email, il est impossible d’y accéder en un seul clic. Dès lors, il y a fort à parier que le nombre d’utilisateur exploitant cette possibilité reste relativement faible.
Tant que nous sommes dans ce menu, il peut-être intéressant de rappeler les différentes actions « négatives » pour la délivrabilité qu’un destinataire peut réaliser vis-à-vis des emails qu’il reçoit (du moins ennuyant au plus grave) :
- Désinscription : Dans la plupart des cas (d’un point de vue réputation et délivrabilité), c’est même une bonne chose qu’un utilisateur se désabonne de vos envois. Cela vous permettra de maintenir un taux d’engagement important.
- Absence totale d’ouverture de l’email : Oui, l’absence de réaction de la part d’un destinataire est aussi un problème pour votre délivrabilité et c’est de mon point de vue bien plus préoccupant qu’une désinscription.
- Suppression systématique de l’email lorsqu’il est reçu : Là, nous sommes clairement face à un problème pour votre réputation.
- Blocage local de l’email
- Plainte spam : Tremblez ! La plainte est le cauchemar de tout expéditeur d’emails.
- Signalement comme phishing : J’espère que ça ne vous arrivera jamais !
Pour conclure, avec Gmail nous avons vu beaucoup de changements ces dernières années. Comme chaque fois, certains essayerons de contourner les nouveaux dispositifs mis en place (certains ont tenté l’opération avec les onglets), mais c’est en vain et cela ne fera qu’aggraver votre situation si vous choisissez cette voie. Seul l’engagement est la priorité. Toute stratégie de contournement est vouée à l’échec.
