Interview de Marketing 1by1 : « Les entreprises n’ont pas le temps ni les ressources pour gérer ces technologies en interne. »

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L’automatisation marketing est un gros sujet pour l’instant sur Badsender ! Nous complétons encore le propos aujourd’hui avec la publication de cette interview réalisée avec Henri-Maxime Ducoulombier, CTO de Marketing 1by1 et Martin Perret, responsable clientèle.

Jonathan Loriaux : Pouvez-vous en quelques mots nous dire ce qu’est Marketing 1by1 et qu’est-ce que vous y faites ?

Henri-Maxime Ducoulombier : Nous sommes éditeurs d’un logiciel alliant trigger marketing omnicanal et recommandation produit. Notre solution permet de dialoguer intelligemment et de façon personnalisée avec chaque contact d’une enseigne ou d’un annonceur. Nous les identifions et utilisons leurs interactions Offline et Online (visites on/offline, achats, avis sur les produits, etc.) pour délivrer le bon message au bon moment. Ces comportements avérés vont déclencher et servir de base à la communication avec les clients et prospects de l’enseigne. Ainsi, 1by1 permet aux annonceurs d’augmenter et de valoriser l’engagement de chacun de leurs contacts.

JL : Aujourd’hui, il y a énormément de solutions sur le marché qui proposent du marketing automation. Est-ce que le terme vous convient, à vous, ou est-ce que vous vous placez plutôt sur un concept différent ?

HMD : Oui, marketing automation est le bon terme afin de décrire ce que nous faisons. Notre version 2, qui est disponible depuis septembre, permet de créer très rapidement des campagnes automatiques qui vont être hiérarchisées. C’est-à-dire qu’on va gérer la pression commerciale en quelques clics. On utilise des technologies qui nous permettent de travailler avec tous les modèles de données des différentes enseignes et des différents annonceurs sans avoir à construire à chaque fois un nouveau modèle. On peut donc s’adapter aux spécificités de chacun des clients finaux, des annonceurs et des enseignes.

Notre volonté est aussi d’offrir une solution nativement omnicanal. Et omnicanal pas seulement en sortie, c’est très important, mais aussi en entrée. On utilise réellement toutes les données qu’on nous met à disposition, à la fois pour notre moteur de ciblage, mais aussi pour notre moteur de recommandation de produit.

JL : Par rapport au fonctionnement d’autres plateformes qui disent faire du marketing automation, quelle est la grande différence avec vos concurrences ?

Martin Perret : Il y a plusieurs éléments. Il y a notre modèle de données qui est différent. On peut gérer plus de données qu’avant. On peut faire des interactions entre les données beaucoup plus précises. Et puis, on ajoute aussi de la valeur aux données qu’on reçoit.

Ensuite, il y a un accompagnement marketing, mais aussi technique pour aider nos utilisateurs à mettre en place les best practices, à mettre en place et à optimiser les scénarios choisis.

Nous proposons aussi à nos clients des recommandations sur la façon de communiquer avec un client. Les annonceurs se concentrent souvent sur le message alors que l’offre et le moment d’envoi de ce message sont tout aussi important. Nous essayons de guider nos clients sur ces sujets.

Un autre élément qui peut nous différencier du marché, c’est le fait que l’ensemble du logiciel Marketing 1by1 est exposé sous la forme d’une API qui va pouvoir être intégrée aux logiciels et aux systèmes d’informations existants.

JL : Est-ce qu’une des grandes différences n’est pas le fait que vous ne gérez pas le message lui-même ?

MP : Effectivement, on travaille avec un réseau de partenaires dont des exécutants de campagne avec qui on va échanger des flux ou des fichiers pour envoyer les messages, mais nous ne sommes pas nous même exécutant de campagne.

JL : Dans sa démarche, quelle est la raison pour laquelle une entreprise commence à s’intéresser à une solution externe pour gérer ses triggers et son automatisation marketing ?

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MP : Les entreprises n’ont pas le temps ni les ressources pour gérer ces technologies en interne. Se pencher sur la technique, comprendre comment ça marche, trouver du personnel compétent sur le sujet serait trop long comme démarche alors que c’est un besoin urgent pour les services marketing. Comme je le disais toute à l’heure, les annonceurs sont à la recherche de conseils, de bonnes pratiques. Ils en entendent parler un peu partout du trigger, mais ils ne savent pas l’appliquer.

Pour cette raison, la plupart d’entre eux sont aujourd’hui à la recherche d’un accompagnement. C’est donc l’absence de connaissances techniques sur le sujet et le manque de moyen humains qui font que les entreprises ont besoin de se tourner vers des solutions externes.

Aujourd’hui, dans toutes les enseignes, ils se disent « Ah, mais le trigger ça fait partie intégrante de ma stratégie de communication. Tout le monde le fait, pourquoi pas nous ? Pourquoi on reste avec nos emails de masse et pourquoi on ne passerait pas sur un peu de trigger au début et puis se mettre dans la boucle, comme ça ? » Et puis, changer un peu cette stratégie en se disant « bah voilà, maintenant qu’on voit que ça marche, on arrête l’email de masse et on reste sur du trigger… on reste tout le temps sur du trigger ». Il faut donc se mettre au gout du jour, utiliser les bonnes méthodes et les bons outils. Et pour ce cas-là, je pense qu’on est un très bon outil.

JL : Pour exploiter une plateforme comme la vôtre, il faut sortir un certain nombre de données. Dans certaines sociétés, c’est quelque chose d’assez complexe au niveau politique principalement. Sortir un catalogue produit est encore assez facile à faire, mais des informations sur les historiques d’achat, poser des tags, sortir éventuellement les profils des consommateurs… Est-ce que ce n’est pas un frein au déploiement des projets que vous gérez aujourd’hui.

HMD : C’est vrai qu’il nous faut le plus possible de données, mais il faut voir les choses différemment. Plus le client nous fournit de données, plus on sera pertinent, plus les résultats que va sortir le moteur seront intéressants, à la fois en terme de ciblage et de recommandation.

L’intérêt de 1by1, c’est qu’on peut déjà se connecter aux sources de données existantes. On a développé une brique ETL pour aller récupérer les données des différentes sources de l’annonceur et on ne va pas forcément lui demander de nous recréer de nouveaux flux. Souvent, les enseignes utilisent déjà des flux de sortie, soit pour échanger entre leurs outils internes, soit vers des plateformes de catalogue produit, … D’autre part, le tag dont nous avons besoin pour récupérer les informations de navigation s’intègre parfaitement avec les outils existants dans les entreprises, comme Google Tag Manager, Tag Commander ou d’autres. On a donc développé un outil qui va permettre de prendre les données d’où qu’elles viennent.

L’objectif et de ne pas demander aux partenaires ou au client final de réconcilier ses données avant de nous les transmettre. On va se charger de ce travail et on va anoblir les données pour les rendre disponibles dans notre moteur. Ca fait aussi partie du travail de 1by1 et ça fait partie de notre valeur ajoutée. Enfin, on va nous même rajouter des données, via notre tag ou via les beacons. Ce sont de nouvelles données que l’enseigne n’avait pas forcément.

JL : Est-ce que les données concernant les clients et prospects peuvent éventuellement être anonymisées dans votre plateforme ?

MP : Oui. Bien sûr. Alors dans la V2 de 1by1, on peut ne travailler qu’avec les ID et sans les informations personnelles. Dans ce cas, il y aura une réconciliation entre les ID et les données personnelles qui se trouvent dans le système d’information de l’annonceur ou de l’exécutant de campagne. Si cela est nécessaire, nous pouvons aussi travailler sur des serveurs dont le système de fichier est encrypté, même si cela peut avoir un coût en terme de performance et de licence.

JL : Dans ce type de projet, il y a souvent des tensions entre les services marketing et les services techniques. D’un côté les services marketing qui voudraient exploiter toutes les possibilités et de l’autre côté les DSI qui sont peut-être un peu plus réalistes sur les agendas, sur les processus de développement, etc. Comment arrivez-vous à gérer les tensions entre ces différents services ? Quelle est votre place entre le marketing et la technique ?

MP : Nous sommes bien conscients de ces tensions entre les services marketing et technique. Mais aujourd’hui, nous n’avons plus besoin de nous battre. Notre solution nous offre la possibilité de nous défaire de ces tensions. C’est de la technique, donc oui, on va gérer des flux et des données en entrée et aussi les connexions vers les solutions de gestion de campagne. Mais aujourd’hui, nous sommes capables de réutiliser des flux de données existants pour d’autres besoins, la plupart des données dont nous avons besoin sont déjà disponibles, et nous nous efforçons de les utiliser telles quelles.

Le service marketing, lui, va dire, « à tel endroit je vais mettre ci, à tel endroit je vais mettre ça ». Sur la création de scénarios, la technique n’a plus besoin d’intervenir. Grâce à l’interface, tout se fait en quelques clics. On choisit qui on veut cibler, comment on veut cibler, avec quoi. Et puis, après, la solution s’occupe de tout.

Plus besoin d’intervention technique dans la création de requêtes très complexes où il faut chercher sur telle ou telle table, telle ou telle donnée. Tout ça, c’est bel est bien fini. Si le marketing veut aller vite, la technique ne veut pas que ça prenne trop de ressources. On associe les deux pour faire un produit rapide et efficace pour tout le monde.

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