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Délivrabilité : De combien d’adresses IP avez-vous besoin ?

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Aaaaaahhhhh, la question qui tue (littéralement si on parle de votre réputation d’expéditeur). C’est marrant, parce que je ne crois pas avoir déjà traité de ce sujet ici, alors que c’est une question qui revient régulièrement.

Si je prends le temps de rédiger un article sur le sujet, c’est que la question m’a été posée très régulièrement ces derniers temps et pas plus tard que ce matin dans le cadre d’un audit délivrabilité.

La question était donc : « Mais pourquoi voulez-vous que l’on baisse le nombre d’IPs avec lesquelles on shoot, alors qu’on nous a toujours dit que plus on avait d’IPs, plus c’était efficace ? »

Bon, premièrement, il est vrai qu’il fut une époque durant laquelle shooter depuis beaucoup d’IPs permettait de moins se faire avoir. C’était vrai par exemple parce que les seuils de plainte spam avant blocage chez certaines FAI étaient des volumes absolus. Aujourd’hui, à cause de cette pratique, tout le monde est passé à des seuils en %age. Ca ne fonctionne donc plus.

Ensuite, il peut rester quelques bonnes raisons d’avoir de nombreuses adresses IP. En général, cette raison est liée à la vitesse d’envoi. Lorsque vous êtes dans le secteur de la vente privée par exemple, il est nécessaire que l’ensemble des emails arrivent dans une fenêtre de temps très courte (1/4 d’heure, une demi heure, …) et on sait tous qu’envoyer des emails ne se fait pas « en temps réel ».

La principale raison pour laquelle il ne faut pas exagérer le nombre d’adresses IP, est aussi lié à l’échantillonnage que font les opérateurs et qui vont vous permettre de monter en réputation en fonction du comportement de vos destinataires. Cette problématique peut apparaître à deux occasions différentes :

  • Migration vers un nouveau routeur : Dans ce cas, si vous avez des IPs toutes neuves, il va falloir réaliser un WarmUP de celles-ci. Dans ce cadre, des webmails comme Hotmail vont délivrer l’ensemble de vos emails en spam et ne laisser passer que quelques exemplaires afin de pouvoir mesurer la réaction de vos destinataires. Si les réactions sont positives, vos emails vont progressivement passer en boîte de réception jusqu’à la fin du WarmUP. Si jamais vous envoyez depuis de trop nombreuses adresses IP, le volume envoyé par chacune d’entre-elles sera très faible et il se pourrait que le nombre  d’échantillons passant en boîte de réception soit proche de zéro. Votre Warmup risque de durer longtemps.
  • Remonter la pente après des soucis de délivrabilité : C’est un peu le même scénario que pour le point précédent. L’une des méthodes les plus efficace lorsque l’on a décidé de changer de pratiques délivrabilité, c’est de recommencer un warmup depuis zéro, avec des volumes très faibles mais des destinataires hyper réactifs. Cela permet d’une part de se refaire une réputation, mais aussi de savoir à partir de quel niveau d’activité les destinataires ont un impact négatif sur votre délivrabilité. Le soucis est ici exactement le même. Un trop faible volume arrivera intégralement en spam, et les échantillons délivrés en boîte de réception ne seront pas suffisant afin de repartir vers des performances satisfaisantes.

Connaissez-vous le Snowshoe spamming ? C’est une attaque menée par les spammeurs et qui consiste à expédier un très grand nombre d’emails en très peu de temps sur un très très grand nombre d’adresses IP différentes. Il est évident que vous ne voudriez pas être comparé à une telle pratique 🙂

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Oui, mais alors, j’en ai besoin de combien des IPs ?

Avant toute chose, il s’agit d’une méthode que j’utilise depuis un certain temps mais qui n’est pas universellement utilisée. Je ne prétends pas avoir la vérité universelle sur le sujet, n’hésitez donc pas à me donner votre avis sur celle-ci.

La règle de base, c’est de considérer qu’une IP peut avaler entre 100.000 et 300.000 emails par heures (c’est une fourchette qui peut être plus large, en fonction de votre réputation et du nombre des destinations que vous adressez). Si pour vous la vitesse d’envoi (je pousse sur le bouton et x minutes plus tard mon destinataire doit avoir reçu l’email) n’est pas primordiale, je considère en général 250.000 comme un bon compromis.

Donc si vous avez 500.000 emails à envoyer chaque jour, avec des contraintes standard, deux adresses IP devraient être suffisantes.

Là où ça se corse un peu, c’est quand vos contraintes ne sont pas standard, fréquences irrégulières, nécessité de gérer des pics importants, … là, vous pouvez essayer de travailler sur vos moyennes d’emails envoyés chaque jour versus les volumes max de vos pics. Mais si vos moyennes sont multipliées par plus de 3 durant vos pics, il faudra se poser d’autres questions, comme le retour à de l’IP partagée, là, c’est au cas par cas.

N’oubliez pas d’isoler vos programmes emailing les plus risqués/importants

Autre point indispensable qu’il faut considérer, c’est la séparation de vos différents programmes. Je ne traiterai pas à fond ce point ici, mais lorsqu’on sépare un programme de réactivation, des emails transactionnels et un programme marketing, il faut évidemment refaire ce travail de manière séparée, en fonction des paramètres de ces différents programme.

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L’auteur

10 réponses

  1. Pour moi, donner un maximum global par IP n’a pas vraiment de sens.
    Il faut faire attention au maximum d’e-mails envoyés par FAI

  2. Je suis surpris par tes chiffres, j’ai toujours entendu qu’il ne faudrait pas dépasser 50k emails par IP par jour pour rester dans les clous, on peut néanmoins aller jusqu’a 80-90k si très bonne réputation.

  3. Hello
    Puis-je émettre une objection?
    Si l’on met de coté les envois d’acquisition ou d’affiliation, je conseille plutôt d’effectuer sa réactivation via les mêmes IP et mêmes senders que les programmes de fidélisation.
    Si les bonne pratiques sont suivies, le volume de réactivation ne devrait pas dépasser 5 à 10% maximum du volume de fidélisation.
    Par exemple, pour 100 000 messages de fidélisation envoyés le jour J (aux actifs récents), on peut envoyer à leur suite 5 000 messages de réactivation (tentatives de réactivation).
    Séparer les flux, c’est devoir maintenir des réputations différentes sur des programmes très différents.
    Or pour construire et maintenir une réputation, il faut du volume, et de la constance dans les volume (en tout cas pas trop d’inconstance). C’est difficile d’avoir de la constance sur de la réactivation (sauf quand on a un programme automatique quotidien qui tourne en permanence bien sur).
    Il faut selon moi diluer un petit peu de « dangereux » (la réactivation) dans beaucoup de « sur » (la fidélisation).
    Vos commentaires sont les bienvenus les amis …

    Thibault

  4. Florian > Je n’ai pas tout à fait la même expérience 🙂 Mais peut-être traitons-nous des types de trafic très différent s, entre acquisition et fidélisation il y a forcément une différence significative. Pour maintenir de la réputation, il faut du trafic, si possible régulier (et de qualité). Les clients avec qui je travaille et qui ont la meilleure réputation shootent entre 2 et 4 millions par jour sur seulement 4 à 5 IPs… et après un peu de travail de stabilisation, ça tourne à merveille.

    Ensuite, comme le disait Thomas, ça dépend de la répartition des destinations. Si tu as un serveur MX qui avale plus de 50% de ton trafic, les chiffres seront forcément très différents.

  5. Thibault > En fait on est d’accord 🙂 Ce qui mérite d’être réellement séparé, ce sur quoi on peut se le permettre, c’est uniquement les envois hyperqualitatifs et hypersensibles (si les emails tombent en spam, le SAV explose 🙂 ).

    Les programmes de réactivation seront plutôt à mettre avec les flux de newsletter classiques … sauf au début de leur déploiement s’ils sont mis en place pour sauver une situation proche de la catastrophe (malheureusement peu d’annonceurs mettent en place de la réactivation/désactivation quand tout va bien).

  6. Bonjour,
    merci pour l’article.
    Vous dîtes qu’il est préférable de faire un WarmUP d’une nouvelle adresse IP plutôt que de remonter la réputation d’une vieille adresse IP une fois qu’elle a été entachée suite à des mauvaises pratiques.
    N’est-ce pas plus long ?
    J’hésite en effet entre les 2 : remonter la pente ou créer une nouvelle IP…
    Merci pour vos conseils.

  7. Bonjour Caro. Cet article datant de 2016… il y a probablement certains éléments qui ne sont plus tout à fait actuels. N’hésitez pas à nous contacter si vous voulez nous exposer votre cas précis.

  8. Bonjour,
    Question relativement « précise »:
    Combien d’emails à l’heure peut on envoyer avec des IPs poubelles en B2C avec des FAI (à tendance française)?

    Je m’explique:
    Avec RGPD, les propects de plus de 3 ans doivent être supprimés (CQFD: des inactifs de plus de 36 mois n’ayant jamais achetés de produits ou services)
    Un email de service leur sera alors envoyé pour les informer de la suppression de leur compte
    => cela peut s’apparenter à de la réactivation MAIS
    1- ils n’ont jamais été actifs
    2- ils n’ont pas été sollicités par emails depuis au moins 30 mois (seuls les actifs de moins de 6 mois étant shootés)

    Le risque de spam trap étant alors extrêmement élevés par rapport à l’habitude, vaut il mieux utiliser son sous domaine habituel avec les IPs habituelles (excellentes réputations)
    Ou alors partir sur le classique « utilisation d’IP non chauffées » et nouveau sous domaine… Et a ce moment là, combien d’emails peut on envoyer sur par IP non chauffée pour rester « sous le radar » du système des réputations?

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