Bilan carbone 2021 de Badsender : les résultats et les actions à mener !

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Voilà, c’est fait ! Nous avons réalisé le premier bilan carbone de Badsender en collaboration avec Sami.eco. D’ailleurs, avant d’entrer dans les détails, un énorme merci à Alexis Lepage pour son accompagnement, sa patience et sa pédagogie. C’était une première pour nous, et ça nous a permis d’apprendre plein de nouvelles choses.

En résumé

En 2021, Badsender a émis 42 tonnes d’équivalent CO2. Cela représente 60 grammes de CO2e par euro de chiffre d’affaire (intensité carbone). La plus grande partie de nos émissions proviennent des nos achats (prestataires, centres de données), ensuite viennent l’hébergement et la restauration (principalement les repas pris par nos collaborateurs pendant leur temps de travail). Les déplacements sont une source minime d’émissions dans notre cas vu que l’ensemble des collaborateurs de Badsender sont en télétravail.

Afin d’améliorer notre bilan carbone en 2022 (objectif de réduction de 20% de notre intensité carbone), nous avons prévu de challenger nos partenaires, d’internaliser les compétences, de minimiser les déplacements et de promouvoir une alimentation moins carnée.

Bon, là, c’est le résumé 😉 Bonne lecture pour ceux qui veulent découvrir tous les détails.

Pourquoi un bilan carbone pour Badsender ?

Ca fait longtemps que l’équipe de Badsender est sensibilisée aux enjeux environnementaux. Nous avions organisé un atelier à l’emday en 2019, Thomas avait rédigé un article sur l’email eco-responsable, réalisé une fresque du climat avec tous les collaborateurs en 2021, migré de notre infrastructure “productivité” (emails, calendrier, sites web, échange de fichier, …) chez Infomaniak, lancé l’idée des dates d’expiration dans les emails, … et puis en fait, ça fait partie de nos sujets de préoccupation au quotidien. Pas forcément par rapport aux émissions de notre petite entreprise, mais dans nos modes de vie.

Une fois tout ceci exposé, l’envie de faire mieux (et même de faire un maximum) se confronte rapidement au besoin d’objectiver l’efficacité de nos actions. C’est pour ça que fin de l’année dernière, Marion D. a pris les choses en main et est partie en quête d’accompagnement afin de réaliser notre premier bilan carbone.

Le bilan carbone est pour nous un outil de pilotage de notre entreprise au même titre que notre bilan comptable. Il va nous permettre de mieux comprendre la réalité de l’impact de notre activité, et ce faisant d’orienter nos décisions afin de nous améliorer.

Nous avons la conviction que pour avancer vers un monde bas carbone il n’est pas possible d’attendre que les autres se bougent. C’est de la responsabilité de chacun en tant qu’individu, en tant qu’acteur de la vie économique et en tant que citoyen.

Il faut faire évoluer globalement notre société, et ça veut dire non seulement une évolution des pratiques individuelles, mais surtout un changement de mode de réflexion du monde économique et de nos institutions publiques. La mesure de l’impact écologique de nos structures doit devenir aussi important que leur équilibre financier.

Ça se passe comment un bilan carbone ?

Le parallèle entre un bilan carbone et un bilan comptable est… très immédiat… sauf que pour ce dernier, il n’y a que des dépenses. Afin de démarrer le travail sur notre bilan, nous avons donc rassemblé un certain nombre de données :

  • Des informations générales : chiffre d’affaires, nombre de collaborateurs, …
  • Les écritures comptables : afin de déterminer l’ensemble des dépenses de l’entreprise, de les catégoriser et d’en déduire les émissions en fonction de différents barèmes.
  • Sur les collaborateurs : qu’ils soient salariés ou freelances, l’ensemble de nos collaborateurs ont répondu (anonymement) à une série de questions sur leurs pratiques. Nombre (et distance) de voyages professionnels, modes de chauffage de leur domicile pour le télétravail, type de repas pris pour le déjeuner, …
  • Les locaux : dans notre cas on a répondu néant à tout (voir plus loin), mais on aurait dû y mettre le nombre de bâtiments, le mode de chauffage, le niveau d’isolation, la gestion des déchets, …
  • Le numérique : tout ce qui est lié à notre environnement numérique, les serveurs, les sites, les plateformes utilisées, …

Nous avons mis un bon mois pour regrouper toutes les informations. Dans la pratique, nous avons travaillé à 4 sur le sujet (les deux Marions, Olivier et moi), que ce soit dans une room Rocket (notre chat interne) ou lors des différents points d’étape avec Sami.

En masse de travail, même si nous ne l’avons pas timetracké, ça doit représenter une trentaine d’heures cumulées.

Une fois toutes ces informations collectées dans une plateforme dédiée, c’est Sami qui a fait le reste du boulot.

Une méthodologie standardisée

Si le but premier de faire un bilan carbone pour Badsender est de comparer nos propres pratiques d’une année à l’autre et de juger la pertinence des actions mises en place, il est aussi intéressant de pouvoir nous comparer avec d’autres.

La méthode “bilan carbone” est donc un standard porté par l’Association Bilan Carbone. Cela permet d’assurer des bases méthodologiques solides qui sont partagées par l’ensemble des prestataires réalisant des bilans carbone en France.

Les émissions carbone peuvent être réparties sur 3 “scopes” :

  • Scope 1 : Les émissions directes (chauffage, véhicules, …)
  • Scope 2 : Les émissions indirectes liées à l’énergie (consommation électrique, chaleur, …)
  • Scope 3 : Toutes les autres émissions indirectes (la majorité en fait, mais celles dont on parle les moins dans le débat public)

Nous partons avec quelques avantages

Avant de passer aux résultats du bilan carbone, il est important de noter que Badsender part avec quelques avantages. Nous sommes en télétravail intégral depuis le début de Badsender. C’est à dire que nous n’avons aucun locaux et qu’il n’y a pas de déplacements domicile travail pour nos collaborateurs.

Notre activité est aussi 100% dématérialisée. Nous ne produisons pas de bien physiques, tout ce dont nous avons besoin pour travailler, c’est de cerveaux affutés, d’un ordinateur, d’une connexion internet et de quelques outils numériques. Forcément plus avantageux en terme d’émissions carbone que pour d’autres entreprises puisque nous ne produisons presque pas d’émissions liées au Scope 1.

Nos résultats globaux : 42 t CO2e

Après cette (très) longue introduction. Voici donc notre résultat global : nous avons émis en 2021 42 tonnes équivalent carbone.

Ces 42 tonnes portent à la fois sur les scopes 1, 2 et 3. Seul, ce chiffre de ne veut évidemment pas dire grand chose. Il faut pouvoir le mettre en perspective. Le premier réflexe est souvent de le comparer au monde réel :

Nous voilà plus avancés ?

L’intensité carbone, ou les émissions relatives au chiffre d’affaire

Afin de pouvoir comparer le niveau de nos émissions à d’autres entreprises, il est d’usage de rapporter ces émissions par euro de chiffre d’affaire (ou par dollars). Dans notre cas, ça fait 0,06 kg de CO2e / euro de chiffre d’affaire.

Il existe une base de donnée appelée CDP (non, pas Customer Data Plateforme ?) qui permet de se comparer par secteur.

Et visiblement nous ne sommes pas trop mal, y compris en comparant aux autres clients de Sami.

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Dans le détail, qu’est-ce qui pèse le plus lourd dans notre bilan ?

Si l’on réparti les 42 tonnes par postes, les achats et les achats numériques (logiciels, services numériques, hébergement web, …) représentent plus de 70% de nos émissions.

Cela veut dire que c’est en grande partie notre politique d’achat qui va nous permettre de réduire nos émissions. Les émissions générées par la “vie” des collaborateurs (hébergement, restauration, freelances, déplacements, télétravail) représente à peine 25% des émissions.

Les achats

Il est du coup intéressant d’aller voir ce qui se passe au niveau des achats.

Je me suis permis d’anonymiser la légende pour la partie bleue et pour la partie jaune. En effet, l’idée n’est pas de cibler un partenaire en particulier.

Sur les 25 t CO2e dépensées en achat, les 4 plus grosses catégories (en bleu, rouge, jaune et vert) sont nos plus importants partenaires (développement logiciel, comptabilité, avocats, …) hors collaborateurs directs. Ceux-ci représentent 23,3 tonnes CO2e sur un total de 25. C’est plus de la moitié de nos émissions globales.

Il s’agit clairement de notre plus importante marge de manœuvre pour cette année. A noter que l’évaluation des émissions carbone de ces partenaires ne se fait pas au réel, mais sur base d’un barème reliant dépenses (en euro) et émissions carbone moyennes par secteur.

Il y a donc plusieurs manières d’améliorer ce score l’année prochaine :

  • Demander à chacun de nos partenaires s’ils ont réalisé eux-mêmes leur bilan carbone et intégrer des “facteurs d’émissions spécifiques” dans notre bilan 2022. Cela nous permettra de voir s’ils sont impliqués sur le sujet. S’ils réalisent un bilan carbone, c’est qu’ils sont investis dans un projet de réduction de leurs émissions. S’ils n’en réalisent pas, c’est peut-être le moment de changer de partenaire.
  • Privilégier des compétences internes à l’équipe plutôt que l’externalisation de nos ressources.

Les achats numériques

Les achats numériques représentent 6 t CO2e des émissions de Badsender. Soit 14% du total.

Cela peut sembler peu, mais cela reflète une dynamique en cours avec la migration d’une partie de nos hébergements chez Infomaniak en 2021. Effort de migration que nous comptons bien continuer en 2022.

Les déplacements

Je ne vais pas vous faire de commentaires sur la totalité des postes (de toute façon, vous avez accès à l’intégralité de notre bilan anonymisé en pdf si vous continuez à descendre un peu dans cet article), mais je vais tout de même vous faire un focus sur les déplacements pro de Badsender. Quand on parle émissions de Carbone, c’est un point qui, avec la production d’énergie, monopolise une grande partie de discussions.

En 2021, les déplacements pro ne représentent que 4% (2t CO2e) de notre bilan. Nous n’avons malheureusement pas de comparaison possible avec 2019, mais nous avons largement privilégié des missions intégralement réalisées à distance depuis le début de la crise du COVID. Et cela se voit.

En km parcourus, nos collaborateurs ont effectué 15.000 km sur l’année. Dont près de la moitié en avion. Pour tout vous dire, 2 aller-retours en Suède représentent plus de 80% de nos émissions liées aux déplacements. Du gâchis pur et simple. Avec quelques aménagements et de la pédagogie côté client/collaborateur, nous aurions pu faire cette mission à distance.

Téléchargez notre bilan carbone complet !

Bon, en vrai, il n’est pas 100% complet, j’ai caché quelques noms pour le rendre anonyme par rapport à nos partenaires. Mais au niveau des chiffres, rien n’a été occulté.

Nos grandes orientations pour faire mieux en 2022

C’est bien beau de faire des bilans et des constats, mais après, il faut passer à l’action. L’objectif étant de faire mieux en 2022. Clairement, l’indicateur principal que l’on veillera à optimiser va être l’intensité carbone. Le nombre de kg de CO2e par euro de chiffre d’affaire.

Ce chiffre est de 60 grammes de CO2e par euro en 2021, notre objectif est d’améliorer ce chiffre d’au moins 20% en 2022, soit arriver à 48 grammes. Un pourcentage que l’on ne pourra pas tenir chaque année pendant 10 ans, mais c’est celui de l’année.

Voici par ordre d’impact les différentes orientations qui ont été récemment mises en place ou qui sont en train de l’être dans notre organisation afin d’atteindre cet objectif :

  1. Demander les bilans carbones de l’ensemble de nos partenaires et mettre en place une politique d’achat et de remplacement de nos partenaires qui privilégie ceux ayant une politique de réduction de leur empreinte.
  2. Privilégier une internalisation des compétences plutôt que d’acheter des prestations auprès de partenaires externes.
  3. Continuer à migrer nos infrastructures d’hébergement vers des solutions plus respectueuses de l’environnement. Cela passe entre autre par une migration des différentes “stacks” techniques du Patron (notre éditeur d’email) vers des data centers plus efficients, mais aussi par l’introduction de notions d’éco-conception pour les futurs développements.
  4. Zéro déplacements en avion.
  5. Minimisation des déplacements chez nos clients pour des prestations de moins d’une journée.
  6. Promouvoir une alimentation moins carnée auprès des collaborateurs de Badsender durant leur temps de travail.

Ces six points sont ceux qui auront l’impact le plus significatif sur notre empreinte carbone. Nous y ajouterons un certain nombre de points qui pour certains sont déjà en place, et qui, s’ils auront une portée moins importante dans l’immédiat, nous semblent déterminants dans nos engagements :

  • Présenter nos “ambitions carbone” dans nos présentations commerciales afin d’expliquer certaines de nos démarches (limitation des déplacements, utilisation d’outils différents des standards du marché, …).
  • Achat systématique de matériel reconditionné (ordinateurs, écrans, smartphones, …) et mise en place d’une stratégie Bring You Own Device. Sans parler d’un allongement de la durée du cycle de renouvellement (en fait ça on fait depuis toujours 😉 ).
  • Organiser une Fresque du Numérique avec l’ensemble des collaborateurs (après la Fresque du Climat de l’année dernière).
  • Ajouter l’empreinte carbone sur nos factures (sur base du montant total de la facture).
  • Mettre en place des prestations liées à l’éco-conception des stratégies email marketing de nos clients.

Et enfin, pourquoi pas se lancer dans une certification B-Corp. Mais ce sera sans doute pour l’année prochaine !

Remerciements

Je tiens à remercier tous les collaborateurs de Badsender, qu’ils soient salariés ou freelances, pour leur motivation sur le sujet. Et particulièrement Marion D. qui est un peu notre poil à gratter sur toutes les questions environnementales. Mais aussi à nos lecteurs et clients qui pour une écrasante majorité d’entre eux sont dans une intense réflexion concernant tous ces sujets.

Il est possible de faire évoluer les choses et de devenir acteur du changement. N’hésitez pas à nous contacter ou à laisser un commentaire si vous voulez nous faire des remarques (même impertinentes) ou si vous avez des questions.

Rendez-vous dans un an pour le prochaine bilan carbone de Badsender et surtout pour voir si nous avons réussi à atteindre nos objectifs. Si nous avons le temps, nous n’hésiterons pas à vous faire part des quelques points d’étape.

A bientôt,

Soutenez l'initiative "Email Expiration Date"

Brevo et Cofidis soutiennent financièrement le projet. Rejoignez le mouvement et ensemble, responsabilisons l’industrie de l’email face à l’urgence climatique.

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