Interview de Julie Mathews, Fondation GoodPlanet

« Les équipes marketing sont parfois celles qui ressentent le plus de dissonance cognitive.« 

J’ai rencontré Julie Mathews lors du petit déjeuner de lancement de la fresque du Marketing. Ses propos transparents et francs lors de la table ronde m’ont beaucoup plu. J’ai trouvé audacieux de dire, devant une assemblée de dirigeants marketing, qu’il ne suffit pas de mieux consommer (donc d’éco-concevoir ses produits/services), mais qu’il faut consommer moins (donc vendre moins) pour y arriver. Ce sont des paroles délicates à entendre lorsque l’objectif principal inscrit sur la fiche de poste d’un marketeux est d’augmenter le nombre de conversions.

Julie est en charge de l’accompagnement des entreprises et des collectivités à la Fondation Goodplanet. Elle discute de son rôle dans la sensibilisation, la formation et le conseil pour aider les entreprises à adopter des pratiques plus durables.

Elle souligne la diversité des organisations et des secteurs d’activité en termes de maturité dans leur approche de la transition écologique. Elle évoque aussi les défis liés à la transformation des modèles économiques et des mentalités au sein des entreprises. Selon Julie, « La transition ne peut pas se faire sous la contrainte, elle doit se faire en conscience, il faut toucher le cœur des gens. Sinon il y aura toujours des personnes qui vont préférer payer des amendes, contourner les lois…« .

Nous discutons du niveau de conscience des équipes marketing dans les entreprises. Selon Julie, « Ces équipes sont bien informées des évolutions du marché, des attentes de leurs clients et font le lien entre l’extérieur et l’intérieur de l’entreprise. Ces équipes sont parfois celles qui ressentent le plus de dissonance cognitive« .

Nous parlons aussi de la fresque du marketing, un excellent outil pédagogique d’intelligence collective pour toucher toutes les populations. Selon Julie, « On ne peut pas changer de paradigme si on n’est pas convaincu qu’il faut le faire« . Cette fresque met en évidence les grands enjeux et fait comprendre pourquoi les pratiques traditionnelles ne sont plus viables aujourd’hui. Julie insiste sur le fait que c’est seulement la première étape et que ce n’est pas suffisant. Un accompagnement est nécessaire. Le changement n’est pas aussi facile. Il doit être accompagné.

Nous discutons également de l’inertie des entreprises face au changement. Il est plus facile de faire évoluer la façon dont un produit est fabriqué grâce à l’éco-conception plutôt que de changer les tactiques opérationnelles du marketing. Selon Julie, c’est parce que le marketing touche l’extérieur de l’entreprise, et cela peut remettre en question beaucoup de choses, comme le modèle économique et les sources de revenus. Les entreprises hésitent encore à faire évoluer ces aspects.

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Pour changer drastiquement de modèle économique, Julie parle du modèle d’entreprise à mission qui permet d’intégrer dans l’ADN des entreprises des missions dissociées de la richesse économique. C’est être capable d’intégrer dans les statuts de l’entreprise d’autres missions sur lesquelles s’appuyer pour parler aux différentes parties prenantes. C’est changer de paradigme, de modèle de gouvernance. C’est faire évoluer les croyances sur l’objectif même d’une entreprise autre que celle d’apporter toujours plus de dividendes aux actionnaires. L’intégration de missions autres qu’économiques fait repenser toute l’activité de l’entreprise.

Bonne écoute !

Organisations citées dans ce podcast :

  • Fondation GoodPlanet : https://www.goodplanet.org/fr/
  • Pocheco : https://pocheco.com/fr/
  • Emmaüs : https://emmaus-france.org/

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La transcription texte du podcast enregistré avec Julie Mathews, fondation GoodPlanet

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